La casemate Rieffel

La construction

Construite parmi une des premières en 1930, la casemate Rieffel est l’une des 5 fortifications défendant le banc communal d’Oberrœdern et faisait partie de la ligne de défense principale entre l’imposant ouvrage d’artillerie de Schoenenbourg et l’abri de Hatten.

La drôle de guerre

Recrée entre le 22 et le 25 août 1939, le 79e Régiment d’Infanterie de Forteresse (RIF) et ses 2400 hommes sont affectés au sous-secteur de Hoffen. Formés d’un quart de militaires d’actives et de trois-quart de réservistes frontaliers, le 79e RIF prend possession de 13 casemates, deux abris et un observatoire.

La mobilisation du 79e RIF

Un équipage de 24 hommes commandés par le lieutenant Rieffel et son adjoint le sergent Delsart reçoivent pour mission la défense de la casemate sud d’Oberrœdern.

La période de la drôle de guerre est calme pour le 79e RIF, laissant le temps aux soldats de s’instruire et de continuer à fortifier le secteur.

Les groupes francs du régiment mènent régulièrement des patrouilles et des coups de mains le long de la frontière.

Les combats de 1940

La bataille de France débute le 10 mai 1940. Après avoir envahi les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, l’armée allemande progresse en France en prenant soin de ne pas s’attaquer à la ligne Maginot, réputée infranchissable.

Devant la dégradation rapide de la situation sur le front ouest, beaucoup moins fortifié, l’essentiel des troupes du secteur sont envoyées en renfort. Suivant les hommes des 16e, 23e et 43e divisions d’infanterie, la plupart des soldats du 79e RIF partent le 14 juin vers Saint-Dizier, laissant seulement 700 défenseurs sur la ligne de défense.

La situation alors calme change drastiquement le 15 juin 1940, lorsque l’armée allemande, consciente de la réduction des effectifs, lance l’assaut

Insigne du 79e Régiment d’Infanterie de Forteresse

sur le secteur.

La première attaque importante sur la casemate est repoussée le 19 juin 1940 au soir. Devant l’échec de l’offensive de la veille, les Allemands décident le 20 juin de tirer sur la cloche GFM au canon antichar, tuant le sergent Delsart d’un projectile alors qu’il refermait un épiscope.

Vers 17h00, les bombardiers en piquée allemands Stuka bombardent les casemates du secteur et larguent des fumigènes. Une heure plus tard, les Stosstruppen montent à l’assaut sur la casemate Nord, la plus endommagée.  Les défenseurs, fidèles à la devise « On ne passe pas« , parviennent à repousser au corps-à-corps et grâce à l’artillerie du fort de Schoenenbourg une fois de plus l’assaillant, qui subit de lourdes pertes.

Le 25 juin à 00h35, l’armistice signé entre le gouvernement français et l’Allemagne prend effet. Jusqu’à 1h30, le régiment continue de se battre. Pour les soldats du sous-secteur de Hoffen, cette date marquait le début d’une longue captivité.

Ainsi, jusqu’à la fin, les courageux défenseurs du 79e Régiment d’Infanterie de Forteresse ont su se montrer à la hauteur de leur devise:

Résiste ou crève !